C’est bizarre, Paris m’ouvre ses portes mais je n’arrive pas à sortir. Elle est partie travailler et, moi, je suis libre de faire ce que je veux de Paris. Mais il est 12h16 et je ne suis toujours pas sorti. J’ai fumé trois joints. J’ai rangé et préparé mes affaires pour sortir. Tout est prêt. J’ai fait la vaisselle. Mais je ne suis toujours pas sorti. Je profite de l’air frais de septembre par la fenêtre du sixième étage.
J’ai faim. Hier soir je n’ai pas mangé. L’adaptation à la vie parisienne joue sur mon corps, apparemment. J’ai bien dormi par contre. Pas tous les malheurs d’un coup.
Ça y est, je suis sorti. Je me suis mis à la terrasse d’un café sans nom, place de la Réunion. J’avais d’abord pensé à prendre un café. Et puis, Paris, l’écriture, Hemingway, l’heure… J’ai pris une bière. Un demi de bière de soif. Je reste raisonnable. (J’ai fumé 4 joints depuis mon réveil.)
Alors, avec ma bière comme compagnon, sur cette terrasse, j’écris. Je joue à l’écrivain. Je lève régulièrement la tête pour observer les passants et ma bière pour me désaltérer.
Le vent est froid, la semaine dernière, il était encore frais. Le bout de mes doigts s’engourdit. Mes mains sont rouges et sèches. Le vent s’engouffre dans mon pantalon par les chevilles et un frisson parcourt tout mon corps pour s’arrêter au sommet de mon crâne. Je crois que j’ai surestimé la météo ou j’ai sous-estimé ma garde robe.
Une question me vient. Je me demande à quel point c’est une posture. Est-ce que je suis en représentation ? Ou est-ce que je fais ça pour moi ? Je crois que c’est les deux. Sauf qu’il est facile de se perdre entre ce qu’on est et ce qu’on veut faire paraître. Ce que j’aime et ce que je veux que les gens croient que j’aime. Paris est une fête mais aussi une représentation.
Je crois que la ville m’offre trop de possibilités pour arriver à faire un choix. J’ai faim, il faut que je mange. La bière est bientôt vide et la page de mon carnet bientôt remplie.

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