Le chat miaule, il est 9h13. Je m’étire, je baille et je m’étire encore. Je combat ces courbatures de pré trentenaire et je me lève en soufflant fort par le nez. J’enfile mes claquettes. Toilettes puis salon. Sur le canapé, je regarde la gamelle du chat. Elle est vide. Je vais te la remplir ta gamelle mon gros. Deux secondes, je me lève. Je me mets sur la pointe des pieds pour atteindre ses croquettes dans le placard. Étirements matinaux gratuits. J’ouvre le paquet de croquettes. Il crie. Fort. Il essaye de faire croire aux voisins qu’il n’a pas mangé depuis une semaine. Je remplis, il se frotte. Et se plonge dans sa gamelle. Il n’oublie pas de me remercier avant, par un petit miaou que j’interprète comme tel. Sacré Titus.
Oui, c’est son nom. Je l’aime ce gros chat. Il vient d’avoir 7 ans. C’est mon fils. Quand on était plus nombreux à la maison, il était solitaire. Maintenant qu’on est tous les deux, il est toujours près de moi. Quand je suis dans la douche, il hurle. Quand je vais me coucher, il essaye de me faire pitié. Quand je dors, il proteste dans mes rêves. Quand je suis pas chez moi, j’ai l’impression de l’entendre miauler. J’entends pas juste un chat, j’entends sa voix précis b ément. Quand j’y suis et que les portes de la salle de bain et de la chambre sont fermées, il gueule. Je crois qu’il n’aime pas les portes. Enfin… le concept de porte. Pas la structure de la porte. Il me colle. Il m’engueule. Sur le bord de la fenêtre, il regarde dans le vide, il veut sortir.
Je suis un papa poule. En centre-ville, j’ai peur qu’il se fasse écraser. Il fera moins bien son office en crêpe. Peu importe tout le Nutella que je rajoute. Et s’il se perd, j’utiliserais un plaid pour me réchauffer ? Non, c’est pas sérieux.
J’ai trouvé un juste milieu. J’ai acheté un harnais. J’ai acheté une corde. En polypropylène. De 10 mm d’épaisseur, 6 m de long. Jaune. On s’est battus, je lui ai mis son harnais. J’ai accroché le harnais à la laisse qui était fourni avec. J’ai accroché la laisse à la corde. J’ai accroché la corde au frigo. Au pied du frigo. Comme ça, il peut sortir dans la cour, en passant par la fenêtre. C’est mieux que rien. Dehors, il a des moments où il fait croire aux voisins qu’il est maltraité. Il miaule. Comme s’il voulait qu’ils appellent les services sociaux. Si c’était un gosse, ses talents d’acteurs l’auraient emmené à la DAS et moi en prison. Heureusement que ça ne dure pas plus de 5 minutes. Au delà, je passe la tête par la fenêtre, je le regarde, il me regarde et je lui dis qu’il me fout la honte, le tout saupoudré d’un regard noir. Je suis sûr qu’il a peur. Enfin… en tout cas, il a arrêté de miauler.

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